Qu’est-ce que l’imagerie mentale ?
L’imagerie mentale est une technique qui permet de se représenter une image ou une action dans notre esprit sans production de mouvement. Cette représentation peut déclencher des effets au niveau de la psyché similaire à la réalité.
La qualité d’image varie selon chacun, pour autant nous avons tous la capacité de créer une image dans notre esprit.
Même si les effets ne peuvent être évalués que de manière subjective, des études scientifiques attestent les bienfaits de cette technique (voir notamment l’article de Murielle Grangeon, Aymeric Guillot & Christian Collet ci-dessous).
Généralement, cette technique se fait avec un intervenant qui aide à guider le processus d’apprentissage. Même si, au premier abord, cette technique parait assez simple, vous verrez par la suite que c’est un peu plus complexe qu’il n’y parait. C’est pourquoi il est souhaitable que les personnes désirant intégrer cette technique à leur préparation se fassent accompagner dans un premier temps.
Le cerveau enregistre en mémoire les mouvements imaginés.
Il est important de savoir que le cerveau ne fait pas de différence entre une expérience virtuelle et une expérience réelle. C’est en ce sens que l’imagerie mentale est très utile, elle nous permet en quelque sorte de tromper notre cerveau.
Le cerveau emmagasine dans la mémoire ce que nous visualisons, nos actions, gestes techniques, et les attitudes associées, de la même manière que si nous avions réellement vécu cela.
” Avant chaque frappe, je vais dans la caméra qui se trouve dans ma tête… Cette caméra personnelle est une clé pour ma concentration et mon approche positive de chaque coup”
Tiger Woods (golf)
L’imagerie est un outil très efficace dans le sport.
L’imagerie favorise la mise en place d’automatismes de réussite, l’amélioration des performances et le « mieux-être », la réduction du stress ou la possibilité de modifier un comportement.
Si l’imagerie mentale est largement utilisée dans le sport pour développer ou modifier des comportements, les domaines d’utilisations sont beaucoup plus variés. Que ce soit lors des entrainements ou des compétitions :
– Motivation, confiance en soi, anxiété
– Apprentissage moteur et performance
– Stratégies et résolution de problèmes
– Réhabilitation de blessures
L’apprentissage moteur ainsi que la production de la performance sportive sont souvent attribués à de longues heures de pratiques physiques. Or, l’imagerie mentale offre également des effets positifs sur l’apprentissage et la performance et cela sans fatigue musculaire.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Le principe de l’imagerie est de recréer une image ou une action positive au plus proche de la réalité. Pour cela, il faut faire appel au cinq sens (la vue, l’odorat, le goût, l’ouïe et le toucher) afin de reproduire la situation dans son ensemble soit l’environnement dans lequel on évolue, les bruits qui nous entourent, le déroulement précis et positif de l’action, les émotions qui y sont associées ainsi que les sensations qui y sont liées ; c’est-à-dire tout ce qui serait susceptibles d’influencer le comportement et la performance. Il est essentiel d’avoir une bonne représentation mentale de l’action à réaliser. Dans certaines situations, il est également possible de travailler à partir de vidéo.
Bon nombre de sportifs utilisent la visualisation sans jamais avoir été formés à cette technique, en n’utilisant uniquement le canal visuel. Être capable de se voir réussir une action permet à l’athlète de se mettre dans de meilleures conditions tant psychiques que physiques. Ainsi il est vrai que les résultats obtenus sont souvent positifs. Imaginez maintenant le résultat en y associant les canaux sensoriels, comme les émotions et les sensations.
Les capacités d’imagerie s’entrainent au même titre que l’ensemble des capacités mentales. Plus l’on travaille avec l’imagerie, plus le cerveau est capable de retenir les informations. Une fois la technique d’imagerie acquise, il est intéressant de l’intégrer à la pratique physique.
Il existe principalement deux types d’imagerie dans le sport.
L’imagerie interne (dite associée) consiste à vivre intérieurement l’expérience. Ce type d’imagerie permet, par exemple pour un cycliste, de créer l’image de ses bras, le guidon, la roue avant de son vélo ainsi que la route et le paysage qui défile.
L’imagerie externe (dite dissociée) consiste, elle, à se voir de l’extérieur, comme si nous regardions une vidéo de nous-même. Ce type d’imagerie permet, dans l’exemple du cycliste, de voir l’image de son corps et celle de son vélo dans son entier, ainsi que ce qu’il se passe devant et derrière lui.
Si la première technique est souvent privilégiée pour débuter, il est important de travailler les deux. Par exemple, si un sportif souhaite apprendre ou travailler un geste technique, une combinaison des deux types d’imagerie sera beaucoup plus efficace. En effet, l’imagerie interne permettra de travailler les aspects kinesthésiques c’est-à-dire tout ce qui concerne les sensations, les mouvements du corps et l’imagerie externe permettra d’avoir une visualisation du mouvement dans son intégralité.
L’imagerie lors de blessures.
Suite à une blessure ou une immobilisation forcée, l’imagerie permet non seulement de se projeter dans un futur optimiste, de travailler sur une image positive de la guérison, mais également de travailler de façon évolutive tout au long de la réhabilitation ; entretenir un geste technique, travailler sur les amplitudes de mouvement et la force. Ces périodes, loin des terrains d’entrainements, sont propices à l’apprentissage de nouvelles techniques qui pourront développer des compétences jusqu’alors moins alimentées.
Références :
Guillot, A., & Collet, C. (2008). International Review of Sport and Exercise Psychology, 1(1),31-44
Murielle Grangeon, Aymeric Guillot & Christian Collet. Movement & Sport Sciences 2009/2 (n° 67)
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